Pour son leadership exceptionnel dans les essais cliniques mondiaux et les études de population sur les maladies cardiovasculaires, qui ont façonné les meilleures lignes directrices en matière de prévention et de traitement
Professeur de médecine et directeur exécutif, Institut de recherche en santé de la population, Université McMaster, et vice-président à la recherche, Hamilton Health Sciences
Les travaux de Salim Yusuf, qui se sont poursuivis sur plus de 35 ans, ont considérablement influencé la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires à l’échelle mondiale. Diplômé en médecine à Bangalore en 1976, il a obtenu une bourse Rhodes et reçu un doctorat en philosophie de l’Université d’Oxford. À cette époque, en collaboration avec Richard Peto et Peter Sleight, il a élaboré les concepts des grands essais simples et des méta-analyses. Il a coordonné l’essai ISIS (qui a établi la structure pour les futurs travaux de collaboration internationale sur les maladies cardiovasculaires) démontrant le rôle des bêtabloquants pour l’infarctus du myocarde, et a siégé au comité de direction de tous les essais subséquents dans le cadre de l’ISIS. En 1984, il s’est joint aux National Institutes of Health, à Bethesda, aux États-Unis, où il a été un chef de file dans l’essai SOLVD (établissant l’utilité des inhibiteurs de l’ECA pour la dysfonction LV) et l’essai DIG (visant à clarifier le rôle de la digitaline). En 1992, il est passé à l’Université McMaster, où il a mis sur pied un programme international de recherche sur les maladies cardiovasculaires et la prévention, qui a mené à la création de l’Institut de recherche en santé de la population, qu’il dirige toujours. Ses essais thérapeutiques ont permis de préciser le rôle des inhibiteurs de l’ECA dans la prévention des maladies cardiovasculaires (étude HOPE), des bithérapies antiplaquettaires des syndromes coronariens aigus (étude CURE), ainsi que le rôle des nouveaux antithrombotiques et des interventions invasives. L’IRSP a récemment été cité par SCImago comme étant l’établissement canadien ayant le plus grand impact et le 7ème plus important à ce chapitre dans le monde. Les travaux épidémiologiques du Dr Yusuf ont été menés dans plus de 60 pays, sur tous les continents habités, et ont démontré que la majorité des risques de maladie cardiovasculaire et cérébrovasculaire est attribuable au même petit groupe de facteurs de risque. Le Dr Yusuf dirige actuellement la plus grande étude jamais entreprise sur le rôle des changements sociétaux dans les MCV qui rejoint 155 000 personnes dans 700 collectivités de 22 pays à revenu élevé, intermédiaire ou faible. Ces études ont conduit à une meilleure compréhension de l’influence des changements sociétaux sur les comportements et les facteurs de risque, et la façon dont ils entraînent des maladies cardiovasculaires. Au cours des trois dernières décennies, il a contribué à renforcer les capacités de recherche clinique et d’étude de population à travers le Canada (d’abord au sein de la Collaboration canadienne de cardiologie et, plus récemment, de CANNeCTIN) et dans le monde en établissant des réseaux regroupant plus de 1500 sites dans 85 pays sur tous les continents habités. Il a formé plus de 50 chercheurs, dont plusieurs sont devenus des chefs de file nationaux ou internationaux reconnus en recherche médicale. Il a contribué au développement d’établissements ou de grands programmes de recherche au Canada, en Inde, en Argentine, au Brésil, en Afrique du Sud, en Arabie saoudite, en Malaisie et en Chine. Il détient une chaire de la Fondation des maladies du cœur de l’Ontario, et a été chercheur principal des Instituts de recherche en santé du Canada (1999-2004). Il a reçu plus de 35 prix nationaux et internationaux en recherche, il a été intronisé au sein de la Société royale du Canada, nommé officier de l’Ordre du Canada et, en 2014, intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne. Le Dr Yusuf a publié plus de 800 articles dans des revues soumises à l’examen de pairs, devenant le deuxième chercheur le plus cité dans le monde en 2011. Il est président élu de la Fédération mondiale du cœur, où il a lancé un programme de chefs de file émergents dans 100 pays en vue de réduire de moitié le fardeau des maladies cardiovasculaires à l’échelle mondiale d’ici une génération.